Cinq conseils aux étudiants sur la protection de la santé financière

2022-08-08

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Auteur: Nicole Polak

Dettes liées au train de vie

Statistique Canada a récemment publié un rapport révélant que les jeunes Canadiens de 25 à 34 ans détenant un grade universitaire gagnent en moyenne 18 868 $ de plus que leurs homologues du même âge ayant seulement un diplôme d’études secondaires. L’écart de revenu augmente avec le temps, passant à 52 782 $ entre les diplômés universitaires de 55 à 64 ans et leurs semblables diplômés du secondaire. À la lumière des gains potentiels, on comprend facilement pourquoi l’éducation postsecondaire est en si grande demande.

Étudiante qui est en train de lire et apprendre

Les cinq conseils suivants sur la santé financière peuvent améliorer les chances des étudiants d’augmenter leur patrimoine et leur sécurité grâce à ce revenu bonifié.

1. Traitez votre éducation comme un investissement

Un investissement est un actif ou un bien acheté dans l’espoir que sa valeur augmente avec le temps. En matière d’éducation, l’actif est votre potentiel de gains éventuel. Son coût comprend bien sûr les frais de scolarité, qui sont en moyenne de 2 500 $ à 11 000 $ par année au Canada, mais aussi des dépenses moins évidentes, comme les manuels et fournitures scolaires, les frais de subsistance et même les pertes de revenus. Il inclut aussi tout intérêt que vous devez payer sur les dettes accumulées pour obtenir votre diplôme.

Pour optimiser votre rendement, choisissez un programme qui maximise votre potentiel de revenus tout en réduisant le coût de votre éducation. Pour augmenter vos chances de terminer vos études et d’atteindre le revenu amélioré, choisissez un programme qui s’accorde à vos forces et à vos champs d’intérêt personnels. De plus, il est essentiel d’équilibrer vos études et votre santé physique et mentale afin que vous puissiez soutenir votre rythme de travail à long terme.

2. Intégrez les connaissances financières à vos études

Pour bon nombre de jeunes, les études postsecondaires représentent une époque de transition entre la dépendance aux parents ou aux tuteurs et l’indépendance financière. Avant maintenant, vos occasions de gérer de l’argent étaient peut-être très rares, voire inexistantes. En prenant le temps d’acquérir des connaissances financières et de développer de bonnes habitudes de gestion de l’argent, vous vous mettez sur la bonne voie pour tirer le maximum de vos gains éventuels et pour comprendre comment gérer vos revenus si ces gains ne se réalisent pas.

Les connaissances financières ne se limitent pas à la budgétisation, quoiqu’elle en soit une importante partie. Elles comprennent un large éventail de sujets, comme les opérations bancaires, la gestion de l’épargne et des investissements, l’assurance, les obligations d’impôt sur le revenu, la protection contre la fraude, et la compréhension du crédit et des dettes. Si possible, incorporez des cours d’introduction aux finances dans votre curriculum et tirez profit de toute occasion informelle offerte sur le campus. Si votre objectif est le travail autonome, songez à suivre un cours d’introduction à la comptabilité. Si les occasions sur le campus sont limitées, l’Agence de la consommation en matière financière du Canada offre de précieux renseignements et ressources en ligne.

3. Commencez à dresser un bon historique de crédit

Votre cote de crédit est une note qui vous est attribuée par les agences d’évaluation du crédit; elle est une prévision de votre capacité à rembourser des dettes. Généralement, plus votre cote est élevée, moins votre emprunt d’argent coûtera cher. Conséquemment, moins vous payez pour votre prêt, plus vous pouvez mettre d’argent de côté à des fins d’épargne ou d’autres objectifs. Les propriétaires et les employeurs potentiels peuvent aussi se servir de votre cote de crédit pour évaluer s’ils vous loueront un logement ou vous embaucheront. Alors, même si vous ne prévoyez pas d’emprunter d’argent, il peut quand même être avantageux de vous bâtir une bonne cote de crédit.

Pour ce faire, il est nécessaire de contracter un prêt, puis de le rembourser en respectant les conditions. Plus vous le faites longtemps, plus votre cote potentielle sera élevée. Un bon moyen d’y arriver est d’obtenir une carte de crédit avec une petite limite; ce type de carte est souvent offert aux étudiants sur le campus. En utilisant la carte de crédit pour payer une dépense mensuelle régulière incluse dans votre budget, comme l’épicerie ou les services publics, puis en remboursant le solde de la carte en entier avant la date limite, vous commencerez à bâtir cet historique de crédit positif sans vraiment vous endetter. N’oubliez cependant pas que la carte n’est pas de l’argent comptant. Une carte de crédit est une obligation légale de rembourser tous les frais à une date ultérieure. Si vous ne la payez pas à temps, le créancier continuera de vous facturer d’importants taux d’intérêt jusqu’à ce que vous ayez remboursé le solde entier.

4. Budgétisez, notez, ajustez, répétez

Le bien-être financier ne s’obtient pas lorsqu’on atteint un montant d’argent précis, mais plutôt lorsqu’on se sent à l’aise de répondre à ses besoins actuels et éventuels. Processus d’une vie, la budgétisation est une partie essentielle de votre plan de santé financière.

Le cheminement commence par l’analyse approfondie de votre situation actuelle et l’établissement de certains objectifs pour l’avenir. Étant aux études, vous voudrez peut-être financer votre éducation sans vous endetter. Par exemple, si vous évaluez le coût total de vos études à 40 000 $ sur quatre ans et que vous n’avez que 16 000 $ de côté, votre objectif sera d’épargner au moins 8 000 $ avant le début de chaque année scolaire au cours des trois prochaines années. Allons dans le détail : si votre revenu mensuel est en moyenne de 800 $, vous devrez limiter vos dépenses à 133 $ par mois pour mettre 667 $ de côté. Voilà votre budget.

Bien que ce dernier soit un bon point de départ, c’est souvent l’étape la plus facile. Le défi est de le respecter. Pour savoir si vous êtes sur la bonne voie, il est crucial que vous compariez régulièrement vos dépenses à votre budget. Il existe de nombreuses excellentes applications (article en anglais seulement) utiles en ce sens; toutefois, la façon de surveiller votre progrès est moins importante que le progrès lui-même. Choisissez donc le moyen le plus facile pour vous, que ce soit une application, une feuille de calcul ou le papier et le crayon.

Enfin, peu importe votre capacité à budgétiser et à suivre votre progrès, il est presque certain que vous n’atteindrez pas la perfection. Votre capacité d’adaptation est potentiellement plus importante que votre budget initial. Si vous avez du retard sur un objectif d’épargne, vous devrez le rattraper. Dans les mois à venir, vous pourriez devoir réduire vos dépenses, augmenter votre revenu ou faire un peu des deux. Une autre option peut être de repousser un achat jusqu’à ce que vous ayez économisé les fonds additionnels requis. Si possible, tentez d’éviter de contracter plus de dettes que prévu. Cela ne fera qu’augmenter votre fardeau financier après vos études.

5. Réduisez les dépenses et les dettes

Un étudiant a généralement peu de temps libre pour gagner des revenus. C’est l’occasion parfaite pour apprendre à vivre le plus frugalement possible. Bien que nous ayons tous les mêmes besoins de base, soit se nourrir, se vêtir et se loger, il existe une foule de façons d’y répondre. Celle que vous choisissez pour y arriver ne doit pas dépendre de ce que vos amis ou camarades de classe ont, mais de ce qui convient à votre budget. Cela peut évidemment être ardu. En restant flexible et en choisissant de vous concentrer sur les raisons de respecter votre budget, vous pourrez alléger certains des sentiments négatifs qui pourraient naître et garder le cap lors des moments difficiles.

Comme l’une des raisons de fréquenter des institutions postsecondaires est l’attente d’un éventuel revenu bonifié, il est naturel de commencer à penser à ce que vous voudrez faire avec cet argent après avoir obtenu votre diplôme. Malheureusement, la hausse de revenu n’est pas garantie. Que vous obteniez ou non votre diplôme, et peu importe votre emploi et votre revenu, vous aurez quand même l’obligation légale de rembourser toute dette et ses intérêts. C’est pour cette raison qu’il est préférable de réduire votre endettement à la source.

Pour bien des gens, une éducation postsecondaire est impossible sans contracter des dettes, qu’elles proviennent d’un prêt étudiant émis par le gouvernement, d’un crédit fourni par une banque ou un autre créancier, ou des deux. Si vous êtes dans cette situation, vous devrez élaborer un plan pour rembourser ces dettes dès qu’elles arriveront à échéance, ou même avant.

Vous devez généralement commencer à faire des versements mensuels sur les prêts étudiants gouvernementaux dans les six mois suivant le dernier jour de vos études. Si vous n’y arrivez pas, vous pourriez être admissible à un soulagement grâce au Programme d’aide au remboursement. Les autres créanciers pourraient ne pas être aussi flexibles et prendre des mesures juridiques contre vous si vous ne respectez pas les conditions de remboursement.

Si vous vous retrouvez dans cette situation, songez à discuter avec un syndic autorisé en insolvabilité de MNP, qui examinera votre situation et vous conseillera sur les options vous permettant de gérer vos créanciers. Beaucoup de gens utilisent la proposition de consommateur comme forme de soulagement. C’est une offre officielle de modification des conditions de remboursement qui peut souvent réduire le montant dû.

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