Le mythe des dépenses imprévues

On entend souvent certaines personnes affirmer que leurs problèmes d'endettement ont commencé le jour où elles ont dû recourir au crédit pour régler un imprévu. Ce ne sont pas les dépenses courantes – comme les assurances ou le loyer – qui nous placent dans le pétrin. C'est plutôt l'utilisation du crédit pour régler des imprévus de la vie, comme une crevaison, une visite non planifiée chez le vétérinaire ou un vol d'urgence pour aller au chevet d'un membre de la famille.

Voici quelques exemples qui viennent illustrer ce point.

Dana la mère de famille

Dana se tirait fort bien d'affaires financièrement. Chaque mois, elle réglait ses factures à temps et s'assurait de rembourser le solde intégral de sa carte de crédit. Un jour, sa voiture a connu un bris mécanique. Comme elle n'avait pas l'argent pour payer les réparations, elle a réglé la facture avec sa carte de crédit en se disant qu'elle aurait tôt fait de rembourser le solde au bout de quelques mois.

Avant d'avoir pu le faire, sa fille lui a appris qu'elle se mariait. Cette dernière a payé elle-même la majeure partie des frais de la cérémonie, mais certains coûts imprévus se sont ajoutés pour la réception. Dana s'est servie de sa carte de crédit pour les régler.

Aujourd'hui, elle se sert de sa carte de crédit pour pratiquement toutes ses dépenses, car ses frais d'intérêt mensuels accaparent une plus grande partie de son revenu qu'elle ne peut se permettre.

Steve le rénovateur

Steve et sa femme ont acheté une nouvelle maison il y a quelques années. Le couple voulait apporter plusieurs travaux de rénovation avant d'aménager, ce qu'il a fait en mettant le tout sur sa marge de crédit. Steve et sa femme justifiaient leur décision par le fait que la marge était assortie d'un faible taux d'intérêt et qu'ils pourraient la rembourser en quelques années.

Moins d'un an plus tard, ils ont constaté que le toit coulait et qu'il devait être remplacé. Quelques mois plus tard, c'était au tour du chauffe-eau de rendre l'âme – en plein milieu de l'hiver. Ces réparations urgentes ne pouvaient attendre et elles ont aussi été payées au moyen de leur marge de crédit.

Les soldes combinés de la nouvelle hypothèque et de la marge de crédit étaient maintenant plus élevés que le salaire annuel de Steve. Le couple s'est retrouvé surendetté et à court de moyens pour rembourser leur dette avant la retraite.

Un dénominateur commun

Dans les deux cas, mes clients m'ont affirmé avoir été surpris par l'ampleur des coûts d'entretien d'une voiture et d'une maison. Ils n'éprouvaient aucune difficulté financière avant ces ennuis mécaniques, la fuite de la toiture ou le bris du chauffe-eau. Mais ils avaient tort.

Lorsque je discute de gestion d'argent avec mes clients, je prends souvent la peine de m'arrêter sur ce point : il existe une grande différence entre une dépense « réellement imprévue » et une dépense qui n'a tout simplement pas été planifiée (mais qui devrait l'être).

Prévoir les imprévus

Dans toutes les sphères de nos vies, nous aurons tôt ou tard à assumer des dépenses qui dépassent largement celles que nous avions prévues dans notre budget mensuel. Nouvellement propriétaire, propriétaire d'une voiture, parent ou étudiant... personne n'y échappe. Ce ne sont pas les dépenses elles-mêmes qui sont imprévues. C'est le moment où elles surviennent.

Vous pouvez choisir d'être passif comme l'ont été Dana et Steve. Ou vous pouvez être proactif en adoptant un plan et en constituant un fonds d'urgence pour les mauvais jours.

Revoir votre budget

La meilleure approche pour prévoir les dépenses imprévues consiste à traiter chaque cycle budgétaire comme si vous alliez devoir composer avec un imprévu. Ajoutez un poste distinct dans votre budget que vous appellerez « Fonds d'urgence » ou « Imprévus ». Mettez systématiquement une partie de votre revenu de côté dans cette catégorie, comme vous le feriez pour votre hypothèque ou votre loyer. Il est souvent utile de déposer cet argent dans un compte à intérêt élevé ou dans un compte d'épargne libre d'impôt pour le faire fructifier.

Lorsqu'un imprévu surviendra, vous pourrez régler les coûts y afférents au moyen de cet argent plutôt qu'à l'aide du crédit.

Servez-vous de l'expérience passée

Savoir combien mettre de côté dans son fonds d'urgence chaque mois n'est pas une science exacte. Toutefois, vos dépenses de l'année précédente peuvent vous donner des indications.

Disons que vous avez dépensé 1 200 $ en frais d'entretien automobile. Il est plausible de croire qu'il vous faudra consacrer au moins la même somme cette année. Suivant ce principe, vous devrez prévoir au moins 100 $ par mois à votre budget pour les dépenses automobiles imprévues.

Faites le même calcul pour les frais d'entretien ménager, les soins de santé, les droits de scolarité, les occasions spéciales, les vêtements et les autres dépenses normalement engagées par votre ménage. Par la suite, déterminez le montant maximum que vous pouvez consacrer à chaque poste sans avoir à piger dans les fonds réservés pour vos autres dépenses courantes.

Au départ, vous aurez peut-être l'impression d'être serré, mais vous vous féliciterez d'avoir pris cette initiative la prochaine fois que vous aurez à appeler la dépanneuse ou le plombier.

Consultation confidentielle gratuite

Si vous vous retrouvez dans un cercle d'endettement dont vous ne pouvez sortir par suite d'une série de dépenses imprévues, sachez qu'il y a de l'aide. Au cours d'une consultation gratuite et confidentielle, un syndic autorisé en insolvabilité passera en revue votre situation financière et déterminera la solution à l'endettement qui vous convient. Peu importe la solution, que ce soit la faillite personnelle, une proposition de consommateur, un meilleur budget ou une autre option, il vous aidera à choisir celle qui vous convient le mieux pour vous libérer de vos dettes. Vous avez droit à un nouveau départ. MNP peut vous épauler.

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