Les Canadiens de plus en plus pessimistes quant à leur capacité d’absorber une hausse des taux d’intérêt et de payer leurs factures mensuelles

  • Un Canadien sur trois affirme être incapable de payer ses factures mensuelles, une hausse de huit points
  • La moitié sont de plus en plus préoccupés par leur capacité à rembourser leurs dettes, une hausse de trois points
  • Il reste au Canadien moyen 112 $ de moins chaque mois comparativement au trimestre précédent

 

Calgary (Alberta) – Les Canadiens sont de plus en plus préoccupés par leur capacité à rembourser leurs dettes et éprouvent beaucoup plus de difficulté à boucler leur budget familial depuis que les taux d’intérêt ont commencé à augmenter en juillet. C’est ce que révèle le dernier indice des dettes à la consommation de MNP. Le sondage trimestriel, réalisé par Ipsos Affaires publiques pour le compte de MNP Ltée, dresse un portrait sombre : un Canadien sur trois (33 %) affirme qu’il est maintenant incapable de payer ses factures mensuelles et de rembourser ses dettes, une hausse de huit points par rapport aux résultats de septembre.

Ceux qui parviennent à joindre les deux bouts ont maintenant beaucoup moins d’argent en poche à la fin du mois. Les Canadiens affirment qu’il leur reste en moyenne 631 $ après avoir honoré leurs obligations financières, un recul de quinze pour cent par rapport au dernier trimestre (743 $), et de vingt-neuf pour cent par rapport à juin 2017 (892 $). Près de la moitié (48 %) d’entre eux affirment que 200 $ ou moins les séparent de l’incapacité d’honorer leurs obligations financières, une hausse de six points.

« Les résultats illustrent à quel point les Canadiens sont vulnérables sur le plan financier. Même une légère hausse des taux d’intérêt se traduit par une pression financière accrue et davantage d’anxiété », fait remarquer Grant Bazian, président de MNP Ltée, le plus important groupe de professionnels en insolvabilité au pays.

Quatre répondants sur dix (42 %) craignent d’éprouver des difficultés financières si les taux d’intérêt devaient continuer d’augmenter. En fait, l’insolvabilité est source de vive inquiétude pour bien des Canadiens; un répondant sur trois (32 %) craint que la hausse des taux d’intérêt ne l’oblige à déclarer faillite, une augmentation de quatre points par rapport à septembre.

Bien que plus de soixante-dix pour cent des Canadiens affirment qu’ils dépenseront de façon plus prudente si une hausse des taux d’intérêt devait survenir, près de la moitié d’entre eux (48 %) prévoient qu’ils devront s’endetter davantage pour couvrir leurs dépenses au cours de la prochaine année, une hausse de cinq points.

« Les conséquences psychologiques de la hausse des taux d’intérêt par la Banque du Canada n’ont peut-être pas encore influencé le comportement des Canadiens. Même si ces derniers affirment qu’ils entendent les avertissements concernant la hausse des taux d’intérêt, ils dépendent toujours du crédit pour boucler leur budget familial. Certains risquent de tomber dans le piège dangereux de l’endettement et de ne plus pouvoir en sortir », prévient M. Bazian.

Un Canadien sur trois (34 %) est d’accord pour dire que son niveau d’endettement le préoccupe, et près de quatre sur dix (38 %) regrettent les dettes qu’ils ont contractées au cours de leur vie. Près de soixante pour cent des Canadiens ne croient pas qu’ils seront libres de dettes à la retraite (55 %), une hausse de quatre points par rapport à septembre, et de six points par rapport à juin.

Les membres des générations Y et X sont les plus susceptibles d’être préoccupés par les récentes hausses de taux d’intérêt et d’en ressentir déjà les effets. En fait, dans les deux groupes, pas moins de cinquante pour cent affirment qu’ils éprouveraient des difficultés financières si les taux d’intérêt devaient continuer d’augmenter.

« Toute une génération de consommateurs canadiens n’a rien connu d’autre que des taux d’intérêt extrêmement bas, et bon nombre d’entre eux ont eu recours à du financement pour à peu près tout, que ce soit leur éducation, leur maison, leur voiture, et même leurs achats quotidiens, sans vraiment se soucier des coûts qu’ils devront payer pour rembourser leurs dettes. Qui plus est, la faiblesse des rendements n’incite pas à épargner, ce qui fait que la plupart des jeunes n’ont aucune marge de manœuvre en cas d’imprévus », explique M. Bazian.

Le sondage révèle que les membres de la génération Y sont les moins susceptibles de bien comprendre l’incidence des taux d’intérêt sur leurs finances.

L’indice des dettes à la consommation de MNP est le sondage sur l’endettement des ménages le plus exhaustif au pays. Il mesure la capacité des Canadiens à payer leurs factures, à faire face aux dépenses imprévues et à absorber les fluctuations de taux d’intérêt sans risquer l’insolvabilité. Les résultats ont été compilés pour les besoins du premier indice national sur les dettes à la consommation, lequel permet de prendre le pouls des Canadiens à l’égard de leur situation d’endettement actuelle et future, et de connaître l’évolution de celle-ci au cours des cinq dernières années. L’indice a reculé de deux points pour se chiffrer à 100, alors qu’il était de 102 en septembre, ce qui indique que les ménages canadiens se montrent maintenant un peu plus pessimistes à l’égard de leurs dettes.

« En raison de la hausse des taux d’intérêt, les finances des Canadiens sont plus serrées que jamais. Je n’irais pas jusqu’à dire que nous avons atteint un point de bascule, mais nous n’en sommes probablement pas très loin », ajoute M. Bazian.

À propos de l’indice des dettes à la consommation de MNP

L’indice des dettes à la consommation de MNP permet de prendre le pouls des Canadiens à l’égard de leur endettement et de mesurer leur capacité à payer leurs factures, à faire face aux dépenses imprévues, à respecter un budget et à absorber les fluctuations des taux d’intérêt sans risque d’insolvabilité. Réalisé par Ipsos et mis à jour chaque trimestre, cet indice est l’un des baromètres les plus fiables de la situation financière des Canadiens.

Les données du dernier sondage ont été compilées par Ipsos, pour le compte de MNP, entre le 8 et le 13 décembre 2017. Dans le cadre de ce sondage, un échantillon de 2 001 Canadiens provenant du panel en ligne Je-dis d’Ipsos ont été interrogés. La précision des sondages en ligne est mesurée au moyen d’un intervalle de crédibilité. Dans le cas présent, les résultats se situent à plus ou moins 2,5 points de pourcentage, 19 fois sur 20, de ceux qui auraient été obtenus si tous les adultes canadiens avaient pris part au sondage. Les intervalles de crédibilité sont plus larges parmi les sous-ensembles de la population. Il s’agit du troisième indice sur les dettes à la consommation publié par MNP.

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