À 20 ou 25 ans, on se dit volontiers que la retraite est encore loin, qu’on aura le temps d’y penser une fois sa carrière bien lancée ou certains buts financiers atteints. Or, plus tôt on commence à la planifier, plus simple et plus plaisante elle sera. Qu’on soit en début de carrière ou plutôt rendu à ordonner ses priorités financières, chaque petit pas aujourd’hui peut s’avérer très payant demain.
Voici trois raisons de commencer à planifier sa retraite et quelques moyens tout simples d’y parvenir.
1. Commencer tôt pour acquérir une habitude
Il est plus facile de prendre une bonne habitude quand on est jeune. Et pour bien des gens, le passage de la dépendance à l’indépendance financière se fait dans la vingtaine. Comme ils sont en début de carrière, leur revenu est souvent assez bas. Le désir d’indépendance, s’il est mal contenu, peut mener une personne à vivre d’un chèque de paie à l’autre – un mauvais pli difficile à défaire une fois ancré. Idéalement, il faudrait chercher à épargner 10 % de son revenu, au minimum, pour répondre à des besoins futurs. À mesure que son revenu augmente, il est sage de songer à augmenter le pourcentage qu’on en épargne, et non de se contenter de dépenser plus chaque mois.
2. Profiter du miracle de l’intérêt composé
L’un des principaux avantages du fait de commencer tôt à épargner, c’est qu’on laisse à son argent plus de temps pour croître. On n’a donc pas à travailler aussi fort pour atteindre ses objectifs financiers. L’argent investi rapporte de l’intérêt; il prend de la valeur au fil des ans. Et si tout cet intérêt est réinvesti, il génère lui aussi de l’intérêt. Voyons cet exemple :
- À 20 ans, une personne commence à épargner 100 $ par mois. Elle continue jusqu’à 65 ans. Si l’argent rapporte 5 % d’intérêt en moyenne, la somme accumulée à 65 ans se chiffrera à 202 653 $, soit 54 000 $ en versements d’épargne et 148 653 $ en intérêt.
- Si cette même personne ne commence à épargner qu’à 40 ans et qu’elle le fait jusqu’à 65 ans, c’est 180 $ par mois qu’elle devra verser pour accumuler 54 000 $. Et, en supposant un taux d’intérêt moyen identique de 5 %, la somme accumulée à 65 ans se chiffrera à 107 195 $ à peine.
En commençant 20 ans plus tôt, on accumule presque deux fois plus d’argent pour la retraite, même si le versement mensuel est plus bas et, donc, plus facile à faire.
3. Se donner plus de sécurité financière
Au Canada*, pour l’essentiel, les prestations publiques de retraite sont celles du Régime de pension du Canada (RPC) et de la Sécurité de la vieillesse. En 2024, une personne admissible aux prestations maximales de ces deux catégories ne recevra qu’environ 2 160 $ par mois, avant impôt. Le gouvernement fédéral publie chaque année ses seuils de faible revenu (SFR), qui traitent du coût de la vie dans les différentes régions du Canada. Les données les plus récentes disponibles en ligne, qui datent de 2022, stipulent qu’une personne vivant seule dans une grande ville a besoin de 24 347 $ par année (après impôt), donc 2 028 $ par mois, pour combler ses besoins de première nécessité. On voit donc que les prestations du RPC et de la Sécurité de vieillesse suffisent tout juste, actuellement, à combler ces besoins de base – et encore, car bien des gens affirment que ce montant est trop faible.
Pour vivre confortablement à la retraite, il est essentiel de se constituer un fonds d’épargne qui s’ajoutera aux prestations de l’État. Et en commençant tôt, on s’ouvre toutes sortes de portes, qu’on prenne une retraite anticipée à dessein ou qu’on soit contraint de quitter le marché du travail pour cause de blessure, de maladie ou d’âgisme. Disposer de ses propres fonds de retraite peut s’avérer crucial dans les moments difficiles.
* Au Québec, il s’agit du Régime de rentes du Québec (RRQ).
Faire le premier pas
1. Tirer parti du régime de retraite de son employeur
Bien des employeurs contribuent à l’épargne-retraite de leurs employés de différentes façons : régime de retraite de l’entreprise, régime enregistré d’épargne-retraite (REER) collectif, ou encore compte d’épargne libre d’impôt (CELI). Souvent, ils égalent la cotisation de chaque employé jusqu’à une certaine limite. Cotiser suffisamment à ces régimes d’épargne pour tirer le maximum des cotisations de l’employeur, voilà un excellent moyen de faire croître vos économies. Car si vous ne cotisez pas, vous n’obtiendrez rien. En gros, votre employeur vous propose de l’argent gratuit. Prenez des dispositions pour que vos cotisations soient prélevées à la source : vous éviterez ainsi la tentation de dépenser cet argent au lieu de l’épargner.
2. Choisir le bon compte d’épargne
Vous n’avez pas accès à un régime d’épargne de l’employeur? Vous souhaitez épargner plus que ce que permet celui-ci? Vous désirez avoir une plus grande maîtrise de vos placements? Le CELI et le REER sont deux types de comptes d’épargne à l’abri de l’impôt tout désignés pour ce faire. Dans l’un comme dans l’autre, l’argent croît sans que le fisc y trouve son mot à dire. Ces deux produits sont donc d’excellents choix pour faire fructifier rapidement ses avoirs. Leur principale différence réside dans le moment de payer de l’impôt sur les cotisations. Dans le cas du CELI, l’argent a été imposé avant d’être versé au compte; il n’y a donc plus rien à payer au moment du retrait. Pour le REER, soit on ne paie pas d’impôt sur la part de revenu qui y est versée, soit on obtient un remboursement rapide de l’impôt versé sur cette part, mais, en revanche, il y a de l’impôt à payer au moment de retirer l’argent. Il s’ensuit que, si on se trouve dans une tranche d’imposition basse, il est sans doute préférable de cotiser d’abord à son CELI. Inversement, si on se trouve dans une tranche d’imposition élevée, il est sans doute préférable de cotiser d’abord à son REER.
3. Diversifier son portefeuille
Il n’y a pas de secret : pour atténuer les risques qui pèsent sur ses avoirs, un épargnant doit diversifier son portefeuille. En clair, il faut placer son argent dans une variété d’actifs (actions, obligations, fonds du marché monétaire, CPG), de secteurs (technologies, banques, fabrication, immobilier) et d’économies (Canada, États-Unis, Europe, Asie).
Un portefeuille diversifié réduit les risques de l’épargnant de subir une lourde perte et le protège contre l’inflation. Si l’on n’est pas à l’aise de gérer soi-même ses placements, le recours à une société de conseils financiers réputée devient un choix judicieux. Mais, comme ces gens sont payés à la commission, le gain à long terme sur l’épargne sera un peu atténué.
L’endettement vous empêche-t-il d’épargner?
Il y a beaucoup d’avantages à commencer à épargner en vue de la retraite quand on est dans la vingtaine. Et si on a dépassé ce cap, ce n’est pas dramatique, mais mieux vaut commencer sans tarder.
Une personne qui peine à épargner à cause de son niveau d’endettement a tout intérêt à s’attaquer à cette situation. Elle sera plusieurs fois gagnante à long terme. Si c’est votre cas, un syndic autorisé en insolvabilité comme ceux chez MNP Ltée peut vous aider en vous proposant diverses solutions pour réduire vos dettes, comme une proposition de consommateur. Vous auriez ainsi les moyens de commencer à épargner plus rapidement que si vous aviez acquitté tout votre dû, plus l’intérêt.
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