Comment gérer les coûts numériques qui grugent votre compte en banque?
À l’ère du numérique, vous avez la possibilité d’obtenir tout ce que vous voulez du bout du doigt. Les petits luxes font du bien à l’âme, mais les coûts qui s’additionnent font mal au portefeuille.
Commander des repas livrés à la porte, regarder des films sur une plateforme de diffusion en continu (streaming) ou parier sur son équipe de hockey préférée peut avoir une incidence non négligeable sur votre compte en banque. Ces services facilitent d’autant plus les dépenses qu’ils permettent d’effectuer des achats en un seul clic grâce aux renseignements enregistrés dans votre portefeuille numérique. Souvent, vous ne pensez même pas aux montants qui s’additionnent avant qu’ils se rappellent à votre souvenir au moment de recevoir votre relevé de carte de crédit.
Examinons quatre des principales dépenses numériques qui pèsent sur votre compte bancaire et la manière dont vous pouvez gérer celles-ci.
1. Diffusion en continu
L’offre en plateformes de diffusion en continu de films, d’émissions et de musique est plus diversifiée que jamais. Vous êtes peut-être abonné à plusieurs de ces plateformes. À chacune sont associés un type d’accès et un mode de tarification. Certaines offrent même l’accès à du contenu supplémentaire moyennant des achats intégrés.
Ces services donnent l’illusion du choix en proposant des forfaits, des abonnements mensuels ou annuels, et même des rabais d’échelle si on utilise plusieurs services. À l’heure actuelle, les ménages canadiens dépensent en moyenne 157 $ par mois pour des services de diffusion en continu, et ce chiffre ne fait qu’augmenter.
Trucs pour gérer les abonnements aux plateformes de diffusion
Faites le calcul : Consultez vos relevés mensuels de carte de crédit et de banque et additionnez les coûts mensuels des services de diffusion en continu. (Votre désabonnement du câble ne devait-il pas vous donner un petit répit financier?)
Optez pour la rotation des abonnements : Pour le moment, la plupart des services de diffusion vous permettent de vous désabonner et de vous réabonner quand vous le souhaitez. Abonnez-vous pendant un mois à l’une des plateformes que vous aimez, puis suspendez votre abonnement. Faites de même pour tous vos services et ne gardez que deux d’entre eux à la fois. Vous n’avez pas besoin d’un service toute l’année durant pour suivre une seule série dont la nouvelle saison met une demi-décennie à être produite.
Attendez l’accès gratuit : Ne louez pas de nouveautés. S’il fallait auparavant attendre longtemps pour avoir accès gratuitement aux nouveautés sur les différentes plateformes, ce n’est plus aussi vrai aujourd’hui.
2. Livraison de nourriture
Au plus fort de la pandémie, la livraison du repas était en quelque sorte le point culminant de la journée. Or les choses sont à peu près rentrées dans l’ordre. Il est temps de revenir à des habitudes alimentaires plus saines pour votre portefeuille.
La livraison de repas représente le service le plus exorbitant de l’ère numérique. Les frais de chaque course varient de 2 à 10 $, en plus du pourboire (qui ne serait même pas exigé dans plusieurs des endroits où vous passez commande en personne) et des autres frais de service.
Vous croyez faire une bonne affaire en profitant des rabais ou en souscrivant un abonnement mensuel? Songez plutôt à la somme des dépenses que vous devez faire pour obtenir une maigre réduction 5 ou 10 %... En outre, de nombreux restaurants facturent plus cher qu’en établissement les mêmes repas vendus sur les applications de livraison afin de compenser les frais qui leur sont prélevés par les applications de livraison. Les restaurants, comme les applications, ne font pas la charité.
Cette même logique s’applique à la livraison à domicile de produits d’épicerie et de boîtes de repas à cuisiner. Si vous le pouvez, il sera toujours plus économique de vous rendre à l’épicerie du coin.
Trucs pour gérer les services de livraison de repas
Ajoutez les frais de livraison à votre budget d’épicerie : Ne laissez pas les services de livraison de repas passer entre les mailles du filet de votre budget. Il n’y a rien de mal à s’accorder un congé de popote le dimanche (ou le mardi). Veillez simplement à ce qu’ils s’insèrent dans votre budget mensuel.
Planification des repas : Les entreprises de repas prêts à cuisiner ne sont pas les seules à pouvoir planifier un menu. C’est aussi à votre portée! Planifiez vos repas, trouvez les aubaines dans les magasins et remplissez votre frigo et votre garde-manger chaque semaine. Vous pensez n’avoir rien à manger? Des applications vous permettent de trouver des recettes à partir des ingrédients que vous avez sous la main.
Pour emporter : Il n’est pas nécessaire de faire livrer systématiquement vos repas. Prenez l’habitude d’aller chercher votre repas lorsque vous le commandez en ligne pour maximiser les économies.
3. Paris sportifs et jeux d’argent en ligne
C’est une grande époque pour les parieurs sportifs. Ce n’est toutefois pas le cas pour leur portefeuille. Depuis août 2021, les paris sportifs sur un seul match sont légaux au Canada. Vous pouvez désormais parier sur une course, un combat, un événement sportif ou une compétition athlétique d’un simple clic, sans jamais vous extirper de votre canapé. C’est sans compter les loteries provinciales, les jeux de casino en ligne, etc.
Bien sûr, tout le monde n’en sort pas gagnant, comme en témoigne le compte en banque.
Les paris et les jeux d’argent peuvent être très amusants, mais les coûts s’additionnent rapidement et votre expérience de divertissement peut vite devenir un gouffre financier et une source de stress considérable.
Trucs pour gérer les paris sportifs et les jeux d’argent en ligne
Ajoutez les mises à votre budget de loisirs : Reconnaissez que vous avez plus de chances de perdre que de gagner – et que c’est normal. Considérez les jeux et les paris comme une dépense et prévoyez celle-ci dans votre budget de loisirs. Cette pression en moins, vous serez plus à même d’apprécier le jeu pour ce qu’il est.
Fixez des limites : Fixez-vous une limite et ne dépensez pas plus que ce qui est prévu à votre budget. Mieux encore, cette limite devrait être toujours la même, quels que soient vos gains ou vos pertes. Ne laissez pas un gain de 50 $ vous inciter de faire des excès. Entraînez-vous à avoir la mainmise sur le jeu lorsque vous gagnez... et lorsque vous perdez.
Pas d’abonnement : Annulez les abonnements et ne placez que des paris à la pièce dans le cadre du budget que vous vous êtes fixé.
Si vous croyez développer une dépendance, sachez qu’il existe des ressources pour vous aider à ce que le jeu reste un jeu. Chaque province a son programme. La population québécoise peut s’adresser à l’organisme Jeu : aide et référence.
4. Microtransactions
Les microtransactions, ou achats intégrés, désignent tout le spectre des petits achats ponctuels d’un jeu, des modules d’extension, des contenus téléchargeables et des abonnements de saison. Souvent, les jeux gratuits offerts en téléchargement nécessitent des achats intégrés aux applications pour jouer sans publicités importunes, gagner des vies supplémentaires ou passer à des niveaux exclusifs.
L’achat est instantané puisque le paiement se fait au moyen d’une carte de crédit enregistrée dans votre portefeuille numérique. Les transactions vont de 0,99 $ à 99 $, voire davantage, et peuvent rapidement générer des factures salées. Les développeurs savent que la poussée d’endorphine que provoque une victoire, le gain d’une vie ou le passage à un niveau supérieur est éphémère et que vous en redemanderez – et dépenserez donc sans compter.
Trucs pour gérer les microtransactions
Fixez des limites : Ça vous rappelle quelque chose? Ces jeux n’ont pas l’air d’être des jeux d’argent, mais ils reposent sur les mêmes principes qu’une machine à sous, d’où la nécessité de faire preuve de la même discipline. Limitez le nombre de microtransactions à un montant déterminé afin de pouvoir profiter de vos jeux sans regret.
Préférez les jeux ayant un coût d’acquisition : Certains jeux et applications de grande qualité ont un coût d’acquisition initial et ne requièrent par la suite aucun achat intégré. Ne tombez pas dans le piège des développeurs. Lisez les commentaires et renseignez-vous sur le coût total avant de passer à la transaction.
Rendez les choses moins pratiques : La désactivation des achats intégrés et de l’approbation automatique des paiements constituent des freins aux dépenses. Cette vie supplémentaire vaut-elle vraiment la peine de sortir le portefeuille? Probablement pas.
Gérez l’ensemble des coûts numériques
Il ne s’agit là que de quatre services numériques parmi des centaines d’autres, mais les stratégies de gestion de leurs coûts sont universelles :
- Sachez combien vous dépensez
- Gardez en tête que la simplicité a un prix
- Intégrez les services numériques à votre budget mensuel
- Autorisez-vous de petits luxes avec modération
Et si vous avez des difficultés à gérer vos dépenses en ligne :
- Supprimez les renseignements associés à vos paiements en ligne pour éviter les achats impulsifs
- Annulez les abonnements à des sites sur lesquels vous risquez de multiplier les achats
- Trouvez des services ayant un coût d’acquisition initial unique et qui ne misent pas sur les transactions récurrentes
Sachez combien et quand vous payez. Passez fréquemment en revue les paiements automatiques et récurrents, et annulez les services que vous utilisez rarement ou jamais. N’hésitez jamais à faire une pause : suspendez vos abonnements pendant l’été et utilisez moins souvent les services de livraison si vous pouvez cueillir vos repas vous-même ou cuisiner à la maison.
La simplicité a un coût, et vous devez en peser les avantages pour déterminer si la dépense en vaut le coup. Et si vous n’avez pas encore établi de budget, utilisez notre outil de budgétisation gratuit.