Vivez-vous selon vos moyens?

De nos jours, les modes de paiement incitent les gens à dépenser plus qu’ils n’en ont les moyens. La plupart des achats sont réglés par carte de débit ou crédit et, de plus en plus, à l’aide d’un téléphone cellulaire ou d’un simple glissement de doigt.

Parallèlement, on assiste à une forte hausse du coût des biens, à une plus grande disponibilité des produits et à l’importance grandissante des apparences dans ’un monde dominé par les médias sociaux.

Voilà la recette d’un véritable cauchemar : vivre au-dessus de ses moyens.

Sans budget mensuel ni suivis réguliers des dépenses, des achats innocents en apparence peuvent rapidement s’accumuler au fil d’un mois.

Si vous payez surtout en argent comptant ou par Interac, vous n’êtes pas à l’abri pour autant, mais au moins, vous limitez le montant total pouvant être dépensé. Le danger est toutefois bien réel dès qu’on commence à utiliser des cartes et des marges de crédit, car les fonds accessibles peuvent être de deux à trois fois le revenu mensuel du détenteur.

Ce qui précède ne correspond pas forcément à votre réalité. Par contre, cela met en évidence ce qui pourrait arriver si vous ne vivez pas selon vos moyens ou n’avez pas conscience de vos limites financières.

Quels sont vos moyens?

En somme, vos moyens correspondent à vos revenus mensuels ou à ceux de votre ménage. Donc, si vous vivez selon vos moyens, vos dépenses sont inférieures à vos revenus. Inversement, si vous vivez au-dessus de vos moyens » vos dépenses sont supérieures à vos revenus.

Voici un exercice pour savoir si vous vivez toujours selon vos moyens :

  1. Créez une liste ou une feuille de calcul comportant six colonnes (une pour chacun des six derniers mois) et trois lignes (intitulées Revenu, Dépenses et Différence).
  2. Téléchargez tous vos relevés bancaires et de cartes de crédit des six derniers mois.
  3. Additionnez tous vos dépôts (revenus) et tous vos retraits (dépenses) pour chacun des six derniers mois. Inscrivez ces chiffres dans les cellules correspondantes de votre feuille de calcul.
  4. Pour chaque mois, soustrayez la ligne des dépenses de la ligne des revenus. Inscrivez le montant obtenu dans la cellule de la ligne Différence.
  5. Si le résultat est supérieur à zéro, vous avez vécu selon vos moyens durant ce mois. S’il est inférieur à zéro, vous avez vécu au-dessus de vos moyens. 

  6. Additionnez chacune des six cellules de la ligne Différence. Cela vous indiquera si vous avez vécu selon vos moyens (total positif) ou au-delà de vos moyens (total négatif) pour cette période.

Facteurs ayant une incidence sur votre capacité à vivre selon vos moyens. On dit souvent des personnes qui vivent au-dessus de leurs moyens que la négligence ou l'incapacité à contrôler leurs dépenses sont en cause. Or, ce sont loin d’être les seules raisons – ou même les plus courantes.

Examinons de plus près trois facteurs qui peuvent avoir des répercussions sur votre capacité à vivre selon vos moyens :

Logement

Votre loyer ou votre hypothèque sont de loin votre plus grande dépense mensuelle. Selon les experts, un logement est considéré comme abordable s’il coûte moins de 30 % du revenu avant impôt. Mais cela n’est plus une réalité dans de nombreuses villes canadiennes en raison de la montée en flèche du coût du logement.

Comme l’augmentation des prix de l’immobilier est, toute proportion gardée, nettement supérieure à la hausse des revenus, vous risquez d’avoir beaucoup moins d’argent pour payer vos autres dépenses mensuelles.

Alimentation

Comme il faut bien manger, la nourriture est une dépense inévitable, mais elle peut facilement déséquilibrer un budget mensuel. Même uniquement rempli d’aliments de base, votre panier d’épicerie peut vous coûter plus de 100 $. Ce montant grimpe facilement à 300 $ pour un panier bien garni (et les articles ne durent jamais aussi longtemps que vous l’auriez espéré).

Ajoutez à cela quelques livraisons de repas, des arrêts au service au volant et une ou deux soirées au restaurant, et votre facture mensuelle peut rapidement atteindre 1 000 $.

Dépenses imprévues

Il arrive souvent, au cours d’un mois, qu’on oublie une facture à payer ou qu’un événement inattendu occasionne des dépenses imprévues. Il peut s’agir d’une réparation importante sur la maison ou la voiture ou d’une dépense relativement mineure, comme les frais liés à la pratique d’un sport ou le renouvellement de l’immatriculation d’un véhicule.

Toutefois, au cours d’une année, ces frais de 50 $, 75 $ ou 150 $ peuvent aisément vous faire dépasser vos moyens de plus de 1 000 $.

Conseils pour vivre selon vos moyens

Personne ne fait exprès de vivre au-dessus de ses moyens. La vie nous joue parfois des tours, et les coûts peuvent devenir extrêmement élevés si on est mal préparé. Une bonne planification est votre meilleur atout pour vous aider à gérer vos petites et grosses dépenses, intentionnelles et inévitables.

Créez un budget et respectez-le

Vous devez prendre l’habitude de faire régulièrement un budget pour vérifier que vous vivez toujours selon vos moyens. La tâche ne doit pas être trop compliquée ni prendre trop de temps. Utilisez la méthode 50/20/30 pour établir votre premier budget.

Examinez vos relevés bancaires et de carte de crédit des six derniers mois. Notez combien vous avez gagné pendant cette période et classez vos dépenses comme suit :

  • Frais de subsistance (50 % du revenu mensuel) : Notez toutes les dépenses qui entrent dans cette catégorie, soit le loyer ou l’hypothèque, les services publics, l’épicerie, l’hygiène personnelle, les coûts d’entretien, les assurances, les frais de transport, les frais médicaux, etc.
  • Dépenses discrétionnaires (30 % du revenu mensuel) : Notez ici tous les dépenses non essentielles, à savoir les sorties au restaurant et au cinéma, le magasinage, les voyages, etc.
  • Épargne (20 % du revenu mensuel) : Incluez ici tout l’argent que vous avez mis de côté pour diverses raisons (retraite, fonds d’urgence, mise de fonds hypothécaire, etc.).

Si vous dépensez régulièrement plus que le montant recommandé dans l’un ou l’autre de ces catégories – ou plus de 100 % de votre revenu –, tâchez d’en trouver les raisons.

Simplifiez-vous la vie
Lorsque vous recevez votre chèque de paie, multipliez le montant déposé dans votre compte par 0,5, 0,3 et 0,2. Inscrivez ensuite ces chiffres sur une feuille ou dans une note sur votre téléphone.

Chaque fois que vous effectuez une dépense essentielle, notez la raison de l’achat et soustrayez la somme du montant équivalent à 0,5 fois votre revenu mensuel. Faites le même exercice pour vos dépenses discrétionnaires et votre épargne. Lorsque le budget d’une catégorie est épuisé, vous pouvez soit « emprunter » d’une autre catégorie, soit arrêter de dépenser.

À la fin de chaque mois, examinez vos transactions et la façon dont vos dépenses cadrent avec votre plan 50/30/20. Si nécessaire, ajustez vos dépenses d’un mois à l’autre pour maintenir un certain équilibre dans toutes vos catégories.

Créez un fonds d’urgence

La vie est imprévisible. Il est donc impossible de prévoir tous les coûts ou défis financiers auxquels vous pourriez être confrontés. En mettant de côté l’équivalent de trois à neuf mois de frais de subsistance (dans l’idéal), vous pourrez amortir le choc de ces coûts imprévus et éviter de vivre au-dessus de vos moyens.

Pour commencer à constituer votre fonds d’urgence, prévoyez un petit coussin de 200 $ à 500 $ dans votre budget mensuel. Puis, avec le temps, vous pourrez épargner davantage tout en continuant à suivre et à adapter vos dépenses en fonction de vos moyens.

Faites attention au crédit

Évidemment, si vous empruntez plus d’argent que vous ne pouvez en rembourser en un mois, vous vivez au-dessus de vos moyens. Mais surtout, de façon bien sournoise, cela nuit exponentiellement à votre capacité future de vivre selon vos moyens.

Un dollar emprunté, ce n’est pas seulement un dollar. C’est un dollar plus les intérêts exigés par le prêteur. Le mois suivant, ajoutez au dollar initial, les intérêts du mois dernier, le dollar du mois en cours et les intérêts sur le solde total.

Chaque fois que vous empruntez au-delà de vos moyens, ce montant s’ajoute à celui des mois précédents. Vos paiements sont de plus en plus élevés, ce qui signifie que vous avez de moins en moins de revenus disponibles pour vos dépenses courantes. Plus vous avez recours au crédit, plus vous avez besoin de lui pour joindre les deux bouts, et plus la situation s’aggrave.

Recommencez à neuf

Votre niveau d’endettement vous empêche de vivre selon vos moyens? Nous pouvons vous aider. Lors d’une consultation confidentielle gratuite, un de nos syndics autorisés en insolvabilité examinera votre situation financière et discutera avec vous des options qui s’offrent à vous pour remettre vos finances sur les rails.

Si vous êtes admissible à une faillite ou à une proposition de consommateur, ces deux avenues peuvent réduire considérablement vos coûts mensuels et préparer le terrain pour régler vos dettes une fois pour toutes. Tout au long de la procédure, vous recevrez également des conseils utiles sur la façon d’établir un budget, de prioriser vos dépenses et d’acquérir des habitudes responsables face au crédit.

Mais surtout, vous bénéficierez du soutien et de l’encadrement d’un professionnel qualifié et compatissant qui comprend votre situation et qui veut vous voir réussir.

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