Vous croyez que l’endettement n’arrive qu’aux autres? Cessez de faire l’autruche

La Semaine de la santé mentale est une initiative de l'Association canadienne pour la santé mentale. Tenue chaque année pendant la première semaine de mai, elle est l'occasion pour les gens de tous horizons de se renseigner sur les divers enjeux touchant la santé mentale, de prendre le temps d'y réfléchir et d'en parler à leur entourage.

Que nous soyons riches, pauvres ou entre les deux, notre situation financière est l'un des facteurs qui influe sur notre santé mentale. Les gens qui se trouvent dans une bonne situation financièrement ont souvent davantage confiance en eux, ressentent moins de stress et sont mieux outillés pour réaliser leur potentiel au quotidien. À l'inverse, ceux dont les finances est source d'inquiétude ont tendance à sombrer dans le désespoir, le découragement et à se demander sans cesse comment ils parviendront à joindre les deux bouts.

Trop souvent, nos émotions dictent nos décisions et nous poussent à contracter de mauvaises dettes.

Quand notre moral est à plat, nous dépensons pour ressentir un plaisir temporaire. Le magasinage devient une façon de fuir la monotonie du quotidien. Dans les moments difficiles, comme une perte d'emploi, une séparation ou une augmentation des dépenses courantes, nous tentons d'apaiser le tumulte en posant des gestes irréfléchis ou en exerçant un contrôle sur tout ce que nous pouvons. Nos cartes de crédit, proies faciles, sont souvent les premières victimes.

La moitié des Canadiens adultes sont endettés depuis qu'ils sont en âge d'avoir une carte de crédit ou de contracter un emprunt.

Il y a une différence entre les bonnes et les mauvaises dettes. Il faut absolument faire la distinction entre les deux pour venir à bout de l'endettement et prendre sa situation financière en main.

Les bonnes dettes découlent des efforts conscients déployés pour générer des revenus ou acquérir des biens en respectant sa tolérance au risque et sa capacité à les rembourser dans un délai raisonnable. Les mauvaises dettes, de même que les intérêts qui s'y rattachent, résultent de dépenses excédant le revenu disponible et qui sont engagées pour acheter des biens ou des services sans plan de remboursement clair.

Au Canada, l'endettement est très répandu et gagne sans cesse du terrain.

Depuis un certain temps, la question de l'endettement est abordée dans tous les médias nationaux. La Banque du Canada et les experts d'un bout à l'autre du pays craignent que les dettes à la consommation excessives n'empêchent une reprise économique durable. Dans la dernière année, la hausse des taux d'intérêt a fait augmenter les coûts d'emprunt, surtout pour ceux ayant un emprunt hypothécaire ou une marge de crédit assorti d'un taux variable. L'endettement des ménages a augmenté de 6 % en 12 mois, passant à 1,8 billion de dollars. Exclusion faite des emprunts hypothécaires, le Canadien moyen doit 22 837 $. Si l'on tient compte de ces emprunts, il doit 1,70 $ pour chaque dollar gagné.

Chiffres encourageants ou optimisme non fondé?

Pourtant, les consommateurs ne s'inquiètent pas outre mesure de leur capacité à rembourser (un jour) le capital de leurs dettes. Évoquant la baisse du taux de chômage et la faiblesse quasi historique des taux d'intérêt qui se maintient, beaucoup prennent des risques en faisant fi des avertissements.

Comprendre les signaux d'alarme des difficultés financières

Si vous vous reconnaissez dans l'une ou plusieurs des situations suivantes, songez à revoir votre rapport à l'endettement :

  • vous dépensez plus que vous ne gagnez;
  • vous faites l'objet d'une action en justice, comme une saisie-arrêt;
  • vous utilisez vos cartes de crédit pour payer l'essentiel (épicerie, services publics, ordonnances, etc.);
  • vous risquez de perdre vos cartes de crédit;
  • vous recevez du courrier ou des appels de recouvrement harcelants;
  • vous êtes très stressé par vos problèmes financiers.

Il est temps d'être proactif. Sortez du déni.

Plusieurs options s'offrent à vous pour résoudre vos difficultés financières. Même les petits gestes peuvent apporter la tranquillité d'esprit et améliorer la qualité de vie.

Si vos problèmes ne sont pas encore trop graves, envisagez d'établir un budget prévoyant le remboursement systématiquement de vos dettes. Vous pourriez aussi vendre certains de vos biens, conclure une entente informelle avec vos créanciers ou obtenir une consolidation de crédit auprès de votre institution financière pour réduire votre taux d'intérêt et le nombre de vos d'emprunts.

Si vos problèmes sont trop importants pour envisager une solution informelle, le syndic autorisé en insolvabilité possède les compétences requises pour vous aider. Il peut vous offrir une consultation gratuite et confidentielle au cours de laquelle il passera en revue votre situation financière et vous fera connaître vos options en vertu de la loi, comme la proposition de consommateur ou la faillite personnelle.

Pour avoir l'esprit tranquille, la première étape consiste à reconnaître que vos dettes ont une emprise sur vous et qu'elles peuvent nuire à votre santé mentale. Vous pourrez ensuite explorer les solutions qui sont à votre portée pour changer votre vie.

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