Comment l’endettement pourrait-il devenir problématique pour les Canadiens

2017-10-04

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Auteur: Jeane Herman

Dettes liées au train de vie

Les Canadiens sont plus endettés que jamais, surtout en raison des taux d'intérêt extrêmement faibles pendant près de sept ans, de l'accès facile au crédit et de son coût relativement bas. Actuellement, les dettes de consommation moyennes autres que les prêts hypothécaires, y compris les cartes de crédit, les emprunts et les marges de crédit, dépassent 22 000 $. En d'autres termes, le Canadien moyen doit 1,65 $ pour chaque dollar de revenu disponible (l'argent qu'il lui reste après avoir réglé les factures), soit près de 20 % de plus qu'il y a dix ans.

Quand le taux directeur de la Banque du Canada se situait entre 0,5 % et 1 %, il était facile de justifier un endettement aussi élevé. Comme les paiements mensuels étaient relativement bas, la plupart des gens n'éprouvaient aucune difficulté à payer leurs factures à temps, à rembourser le capital de leurs dettes et à épargner pour effectuer d'autres achats. Toutefois, dans un contexte où les taux d'intérêt grimpent, bon nombre de gens constatent qu'ils pourraient se retrouver dans une situation périlleuse en raison de leurs habitudes de consommation excessive.

Taux d'intérêt et endettement

Si vous avez un solde à payer sur l'un ou l'autre de vos instruments de crédit assortis d'un taux d'intérêt variable, qu'il s'agisse d'une carte ou d'une marge de crédit, d'un prêt hypothécaire ou d'un emprunt, vous avez probablement déjà ressenti les contrecoups des récentes hausses.

Par exemple, si vous avez un prêt hypothécaire de 500 000 $ et que votre taux d'intérêt est passé de 2,5 % à 3 %, vous payez maintenant 126 $ de plus par mois. Le temps que vous mettrez à payer votre maison restera le même, mais la part du budget mensuel que vous devrez consacrer aux paiements hypothécaires augmentera, et vous aurez moins d'argent pour rembourser vos autres dettes, faire l'épicerie ou épargner.

Si le taux augmentait d'un autre 0,5 %, vous auriez 257 $ de moins que le montant dont vous disposiez au début de l'année. Si vous comptez parmi la moitié des Canadiens pour qui, sur une base mensuelle, 200 $ ou moins les séparent de l'incapacité d'honorer leurs obligations financières, vous vous retrouveriez dans une position fâcheuse, car vous ne seriez plus en mesure de régler vos factures.

Que vous fassiez ou non une demande pour obtenir un prêt hypothécaire, un emprunt, une marge de crédit ou une carte de crédit, il est essentiel de prévoir les fluctuations potentielles de taux d'intérêt et les pires scénarios possible afin de vous protéger et de ne jamais perdre le contrôle. Si vous ne pouvez pas vous permettre d'augmenter vos paiements, demandez-vous s'il est sage de vous endetter davantage. En fait, des changements ont récemment été apportés aux règles hypothécaires canadiennes. Ces dernières exigent désormais que les prêteurs, dans le cadre du processus d'approbation, tiennent compte de la capacité de l'acheteur éventuel à effectuer des paiements à un taux d'intérêt plus élevé.

Un pas en avant, deux pas en arrière

Il importe également que vous déterminiez l'incidence qu'auront des dettes supplémentaires sur votre capacité à rembourser celles que vous avez déjà. Si les taux d'intérêt augmentent et que votre revenu et vos dépenses demeurent les mêmes, il vous faudra compenser l'écart d'une manière ou d'une autre, souvent en ayant recours aux cartes et aux marges de crédit ainsi qu'aux prêts sur salaire. Vous vous dites peut-être que la solution est temporaire et que la fin justifie les moyens. Cependant, le coût d'emprunt fait que les choses fonctionnent rarement de cette façon.

Reprenons le même exemple. Supposons que votre budget mensuel est déficitaire de 57 $. Pour couvrir l'écart, vous décidez d'utiliser votre carte de crédit, laquelle est assortie d'un taux d'intérêt mensuel de 19,99 % et affiche un solde de 5 000 $. Vous avez déjà prévu 100 $ par mois à votre budget pour payer le solde, et vous savez qu'à ce rythme, vous mettrez neuf ans à le rembourser complètement. Au bout d'un an, le solde aura augmenté de 532 $, et vos frais d'intérêt, de 170 $, soit presque assez pour absorber la hausse des paiements hypothécaires pour un mois. De plus, vous devrez retrancher le tiers du montant consacré au remboursement du capital. Il vous faudra près de quatre ans de plus pour rembourser le solde de votre carte de crédit, pour autant que vous cessiez immédiatement de l'utiliser. Toutefois, si vous continuez de l'utiliser pendant seulement neuf mois de plus, votre solde passera à plus de 6 000 $; vous ne serez plus en mesure d'effectuer les paiements minimums et vous mettrez plus de 25 ans à rembourser le solde.

N'oubliez pas que les frais d'intérêt sont calculés selon un pourcentage de votre endettement total. Par conséquent, plus vous contractez de dettes, plus le coût d'emprunt augmente de façon exponentielle et plus il est difficile de reprendre le contrôle. Si vous ne pouvez pas augmenter vos paiements mensuels pour payer les dettes et les intérêts additionnels, l'utilisation du crédit vous mènera assurément à la catastrophe financière.

Passez en revue vos options

Pour savoir si vous pouvez rembourser vos dettes ou en contracter d'autres, posez-vous les questions suivantes :

  1. Si le taux d'intérêt augmente, serai-je toujours en mesure d'effectuer mes paiements hypothécaires et d'honorer mes autres obligations financières?
  2. Suis-je (ou serai-je) en mesure de payer plus que le montant minimum chaque mois?
  3. Si je continue de recourir au crédit, mes soldes demeureront-ils les mêmes?
  4. Ai-je l'intention (ou serai-je contraint) d'utiliser d'autres instruments de crédit dans l'avenir?
  5. Ai-je eu (ou aurai-je) recours à des prêts sur salaire afin d'absorber mes dépenses actuelles ou futures?

Si l'incidence d'une augmentation des taux d'intérêt sur votre situation financière vous préoccupe, il est peut-être temps d'effectuer certains changements. Si vos dettes sont assorties de taux d'intérêt variables, le moment est idéal pour passer à un taux fixe. Si ce n'est pas déjà fait, l'établissement d'un budget sera pour vous une priorité. Si vous en avez déjà un, utilisez-le pour examiner différents scénarios. Vous relèverez peut-être certaines dépenses qui peuvent être éliminées ou réduites pour absorber l'augmentation des paiements d'intérêts et continuer de rembourser le capital de vos dettes.

Si vous craignez que le seul moyen d'assumer l'augmentation des coûts soit de vous endetter davantage, nous pouvons vous proposer d'autres options. Un syndic autorisé en insolvabilité peut vous aider à trouver des solutions et vous montrer le chemin vers un avenir sans dettes. Communiquez avec MNP pour obtenir une consultation gratuite et découvrir la solution qui changera votre vie.

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