L’endettement des Canadiens atteint un sommet
2015-09-04
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Selon les analyses récentes des économistes, le ratio dette-revenu a atteint un sommet, soit 163,3 %. Autrement dit, les Canadiens ont une dette de 1,63 $ pour chaque dollar qu’ils gagnent, du jamais vu depuis qu’une telle statistique est compilée. Le ratio du Canada n’est que de 15 % en deçà de celui qu’affichaient les États-Unis au moment où ce pays a éprouvé de graves difficultés financières. De 2007 au deuxième trimestre de 2014, le Canada a connu la deuxième plus importante hausse du ratio dette-revenu des ménages, soit une hausse plus importante que partout ailleurs, à l’exception de la Grèce.
Selon le McKinsey Global Institute, le Canada figure parmi les sept pays sur 47 qui présentent des « vulnérabilités potentielles » relativement à la dette des ménages, ce qui pourrait entraîner de l’instabilité financière. Cette situation est en partie causée par la tentative de stimuler l’économie en voulant favoriser la croissance par l’intermédiaire du crédit. Une question demeure toutefois en suspens : les consommateurs seront-ils en mesure de maintenir un degré d’endettement élevé ou ce scénario mènera-t-il à des faillites et à des forclusions?
Malgré un contexte caractérisé par la faiblesse du prix du pétrole et un risque de pertes d’emploi, les faibles taux d’intérêt continuent de contribuer à l’accroissement de l’endettement, notamment en ce qui concerne les prêts hypothécaires, le crédit à la consommation et les prêts non hypothécaires. Les Canadiens semblent toujours cumuler les dettes malgré une économie fragilisée.
Bien que le ratio dette-revenu ait atteint un sommet, le ratio du service de la dette connaît un creux historique, se situant à 6,81 %. Les économistes expliquent cette baisse par les faibles taux d’intérêt. Encore une fois, il est à se demander si les consommateurs seront en mesure de maintenir un tel degré d’endettement advenant une hausse des taux d’intérêt. Les Canadiens devront étroitement surveiller la dette de leur ménage s’ils veulent résister à toute fluctuation économique.
D’après les statistiques du Bureau du surintendant des faillites, le nombre total de cas d’insolvabilité pendant le premier trimestre de 2015 a augmenté de 3,8 % par rapport à 2014, soit une augmentation de 1 088 cas d’insolvabilité. De ce nombre, les faillites ont diminué de 3,1 %, tandis que les propositions ont augmenté de 12 %. Pour la période de douze mois clos le 31 mars 2015, la hausse globale a été de 0,4 %. Les faillites ont diminué de 5,7 %, tandis que les propositions ont augmenté de 8,6 %. La plus forte augmentation du nombre de personnes insolvables au premier trimestre a été enregistrée au Manitoba, où elle se situe à 25,6 %. Le Yukon arrive en deuxième place avec 22,2 % et l’Alberta en troisième avec 8,6 %.
Quelles sont les conséquences pour les consommateurs? Il s’agit manifestement d’un moment où ceux-ci doivent évaluer leur mode de vie et leur endettement. Avez-vous la maîtrise de votre situation? Est-ce que vos dettes ont lentement augmenté au cours des dernières années? Même si vous effectuez toujours les paiements minimaux, il est possible que vos dettes augmentent quand même. Passez vos relevés de carte de crédit en revue. Vous y trouverez une estimation du temps qu’il vous prendra pour rembourser votre solde si vous n’effectuez que les paiements mensuels minimaux. Par exemple, il faudrait 17 ans pour rembourser un solde de carte de crédit de 2 070 $ si seuls les paiements mensuels minimaux étaient effectués. De même, il faudrait plus de 80 ans pour rembourser un solde de 10 753 $ de cette façon.