La confiance des Québécois face à leur endettement atteint un creux en cinq ans; ils sont beaucoup plus nombreux à anticiper des difficultés advenant d’autres hausses des taux d’intérêt
- Beaucoup plus de Québécois estiment que leur capacité à faire face à de nouvelles hausses des taux d’intérêt (26 %, +7 points) ou à une augmentation de 130 $ de leurs paiements d’intérêts (34 %, +11 points) s’est détériorée.
- De plus en plus de Québécois disent que leur situation d’endettement actuelle et leur niveau d’endettement prévu se dégradent.
- Ils sont plus nombreux à craindre une éventuelle perte d’emploi (42 %, +3 points).
MONTRÉAL (Québec) – Le 18 octobre 2023 – Face à l’envolée des taux d’intérêt qui sont passés de près de 0 % à des sommets inégalés en 20 ans, le plus récent Indice des dettes à la consommation de MNP révèle que les Québécois sont beaucoup plus nombreux à anticiper des difficultés dans l’éventualité d’autres hausses des taux d’intérêt. Plus du tiers estiment que leur capacité à absorber une hausse de 130 $ des paiements d’intérêts sur leurs dettes (34 %, +11 points) s’est détériorée. Ils jugent dans une proportion beaucoup plus grande (26 %, +7 points) que leur capacité à faire face à une augmentation de 1 % a empiré.
« De nombreux ménages ont atteint les limites de leurs ressources financières. Nous constatons qu’ils craignent de plus en plus d’éventuelles hausses des taux d’intérêt susceptibles de faire grimper encore plus les coûts d’emprunt et le coût de la vie, affirme Frédéric Lachance, syndic autorisé en insolvabilité de MNP Ltée à Montréal. La cause de ce pessimisme des Québécois est évidente : il est de plus en plus difficile de joindre les deux bouts. »
Davantage de Québécois sont d’avis que leur situation d’endettement actuelle s’est dégradée comparativement à il y a un an (16 %, +3 points) et cinq ans (22 %, +6 points). Ils sont également plus nombreux à croire que leur situation ira de mal en pis au cours de la prochaine année (18 %, +5 points) et dans un horizon de cinq ans (17 %, +5 points).
Près de la moitié (48 %, -3 points) affirment être à 200 $ ou moins de ne pas pouvoir s’acquitter de leurs obligations financières. En même temps, le montant moyen dont disposent les Québécois à la fin du mois a chuté au présent trimestre à 712 $ (-79 $) alors que la hausse du coût de la vie érode passablement leur budget.
Même si le regard que portent les Québécois à leur situation d’endettement et à leur capacité à composer avec d’autres hausses des taux d’intérêt s’est assombri, les résultats comportent quelques éléments positifs. Dans une certaine mesure, les Québécois croient de moins en moins que d’éventuelles hausses des taux d’intérêt nuiront à leur capacité à rembourser leurs dettes (59 %, -1 point), leur causeront des problèmes financiers (54 %, -6 points), ou les pousseront à la faillite (43 %, -4 points).
Indication possible que les ménages s’ajustent à la nouvelle réalité de taux élevés, ils sont moins nombreux à regretter les dettes qu’ils ont contractées (44 %, -7 points) et à se soucier de leur niveau d’endettement (41 %, -8 points). En outre, la proportion de Québécois qui disent ne pas gagner suffisamment d’argent pour régler leurs factures et rembourser leurs dettes (27 %, -10 points) a grandement diminué.
« La solidité du marché de l’emploi a jusqu’à présent atténué la pression financière dans une certaine mesure. En revanche, les taux d’intérêt élevés devraient ralentir l’économie, ce qui aura inévitablement des répercussions négatives, comme une hausse du taux de chômage », avertit M. Lachance.
Les inquiétudes des Québécois à l’égard du chômage ont augmenté au présent trimestre alors qu’ils sont plus nombreux à craindre qu’un membre de leur ménage perde son emploi (42 %, +3 points).
Selon M. Lachance, une hausse du taux de chômage et du sous-emploi — une situation où les particuliers ne gagnent pas assez d’argent ou ne travaillent pas assez d’heures pour couvrir les dépenses de leur ménage — est l’une des principales causes d’insolvabilité.
« Il est plus facile de s’adapter à la hausse du coût de la vie tant que les revenus demeurent constants. Toutefois, une telle hausse peut rapidement poser problème en cas de perte d’emploi, notamment parce que de nombreux ménages ont déjà restreint au minimum leurs dépenses non essentielles, explique M. Lachance. Voilà où le danger pour un ménage de dépendre du crédit afin de répondre à ses besoins courants devient bien réel. Au début, les ménages ont recours au crédit pour réussir à joindre les deux bouts, et ont l’intention de tout rembourser dès que leur situation s’améliorera. Mais, les factures s’accumulent, et ils s’enfoncent tranquillement dans le crédit. À un certain point, ils ne versent que le paiement minimum. Puis, ils manquent un paiement à l’occasion. Ils se retrouvent alors dans la spirale des taux d’intérêt élevés. »
Les conséquences des défauts de paiement, comme l’accumulation des intérêts, les reprises de possession ou les saisies immobilières, peuvent se manifester soudainement et avoir des effets à long terme. M. Lachance recommande à ceux qui prévoient manquer des paiements de contacter d’abord leur prêteur afin d’établir une entente de remboursement, puis de faire appel à un syndic autorisé en insolvabilité.
« En plus de contacter ses prêteurs, nous recommandons à quiconque est confronté à des dettes importantes de consulter un professionnel en gestion de l’endettement. Un syndic autorisé en insolvabilité fournit des conseils en toute impartialité sur diverses solutions à l’endettement, notamment l’établissement d’un budget, la consolidation de dettes, les propositions de consommateur et les faillites personnelles », poursuit-il.
Les syndics autorisés en insolvabilité sont les seuls professionnels sous réglementation fédérale pouvant offrir aux gens des solutions à l’endettement afin de les en libérer, notamment la proposition de consommateur et la faillite, deux solutions qui peuvent faire cesser immédiatement le harcèlement par des créanciers. MNP offre des consultations gratuites aux particuliers qui ont besoin d’aide sur le plan financier, partout au pays.
À propos de MNP Ltée
MNP Ltée, division du cabinet comptable national MNP S.E.N.C.R.L., s.r.l., est le plus important groupe de professionnels en insolvabilité au Canada. Depuis plus de 50 ans, son équipe chevronnée de conseillers et de syndics autorisés en insolvabilité travaille avec les particuliers pour les aider à surmonter leurs difficultés financières et à reprendre leurs finances en main. Comptant plus de 240 bureaux d’un océan à l’autre, MNP aide chaque année des milliers de Canadiens aux prises avec d’importants problèmes d’endettement. Visitez notre site Web au MNPdettes.ca pour communiquer avec un syndic autorisé en insolvabilité ou utiliser gratuitement nos outils d’autoévaluation de l’endettement. Abonnez-vous à notre capsule L’info dettes en trois minutes pour obtenir régulièrement des conseils pratiques sur la gestion des dettes et les finances personnelles.
À propos de l’Indice des dettes à la consommation de MNP
L’Indice des dettes à la consommation de MNP permet de prendre le pouls des Canadiens à l’égard de leur endettement et de mesurer leur capacité à payer leurs factures et à faire face aux imprévus et aux hausses de taux d’intérêt sans risquer l’insolvabilité. Réalisé par Ipsos et mis à jour chaque trimestre, cet indice est l’un des baromètres les plus fiables de la situation financière des Canadiens.
Maintenant à sa 26e édition, l’Indice a connu une hausse de trois points depuis le dernier trimestre pour ressortir à 86 points, mais il demeure sous la moyenne des cinq dernières années. Consultez MNPdettes.ca pour en savoir plus.
Les résultats du sondage ont été compilés par Ipsos, pour le compte de MNP, entre le 5 et le 8 septembre 2023. Dans le cadre de ce sondage, un échantillon de 2 000 Canadiens d’au moins 18 ans ont été interrogés. Une pondération visant à équilibrer les données démographiques a ensuite été réalisée pour s’assurer que la composition de l’échantillon reflète celle de la population adulte selon les données du recensement et pour fournir des résultats représentatifs de l’ensemble de la population. La précision des sondages en ligne d’Ipsos est mesurée au moyen d’un intervalle de crédibilité. Dans le cas présent, les résultats se situent à plus ou moins 2,5 points de pourcentage, 19 fois sur 20, de ceux qui auraient été obtenus si tous les adultes canadiens avaient pris part au sondage. L’intervalle de crédibilité sera plus large parmi les sous-ensembles de la population. Tous les questionnaires et sondages peuvent être affectés par d’autres types d’erreurs, notamment l’erreur de couverture et l’erreur de mesure.